Vaisselle biodégradable ou plastique, que choisir ?

Vaisselle biodégradable ou plastique, que choisir ? 

Assiettes réutilisables ou en fibre de canne ? Verres, couverts, verrines, flûtes à champagne … Le débat est engagé, la bataille est vive entre les tenants de l’application stricte des lois récentes et ceux qui ne voient de salut que dans le biodégradable. La réalité est un peu plus compliquée.

Le plastique en 2020.
Des millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde. En dix ans, la production mondiale de plastique est passée de 245 millions à 348 millions de tonnes, selon les chiffres de la fédération européenne Plastics Europe.
Premier pays producteur de plastique, la Chine pèse aujourd'hui plus de 29% de la production mondiale, contre seulement 15% dix ans auparavant.
Pour les plastiques les plus courants, la demande mondiale croit au rythme de 4 % par an et on peut penser que cette croissance va se maintenir car les raisons qui l’expliquent ne vont pas disparaître d'un coup.

Le plastique c’est technique.
Quand on parle de plastique il faut imaginer un univers très large allant des applications très sophistiquées dans l’automobile, l’électronique, la construction, l’aéronautique, le médical … jusque dans l’emballage pour des produits du quotidien dont la vaisselle jetable. Ce domaine – l’emballage - est en forte demande dans les pays en développement et représente aussi près de 40% de la consommation de plastique en Europe. Viennent alors se greffer des préoccupations d’ordre écologique et plus largement de défense de la planète car le problème avec ces plastiques est qu’environ un tiers se retrouve dans la nature. Au rythme actuel de pollution, il y aura davantage de plastiques que de poissons dans les océans d'ici 2050, selon une étude du Forum économique mondial et de la fondation Ellen Mc Arthur. 


L’interdiction des plastiques à usage unique.

Une première « parade » a été trouvée avec une loi interdisant les plastiques à usage unique pour de la vaisselle - assiettes, gobelets, couverts – et la promotion des articles en plastique réutilisable. Le dispositif global de la loi vise à restreindre l’utilisation d’une dizaine d’objets, dont les coton-tiges, les pailles, la vaisselle jetable et les engins de pêche, qui représentent environ 70% des déchets marins européens.
Au-delà, la question de la fin du plastique à usage unique n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire.

Qu’est ce qui n’est pas jetable !

Que doit-on comprendre au-delà du sens premier des deux termes. Usage unique ou réutilisable, cela reste du jetable… Si on décide de se débarrasser de son vieux matelas, ou de son vieux vélo, un matelas ou un vélo sont-ils pour autant des objets jetables ? On touche donc bien à des problèmes de comportements et d’organisation. Mais alors pourquoi a-t-on affublé ces produits du nom de « jetable » si c’était pour ne pas les jeter ! … oui mais pas n’importe où, ni n’importe comment ! Et chez Vaisselle Jetable Discount on a toujours pensé que « jetable » est une option, pas une obligation.

 Matériaux Bio et « enfumage environnemental »

L’urgence d’un tournant écologique et la sensibilité des consommateurs aux arguments du même nom a encouragé l’émergence des « bioplastiques ». En réalité, il y a des différences et des abus de langage d’un bioplastique à un autre et tous ne sont pas écologiques.
Un
bioplastique est écologique à quelques conditions :
- Qu’il ne soit pas fabriqué avec du pétrole. Aujourd’hui on accepte comme « bioplastique » des polymères fabriqués avec 70 % de pétrole.
-
Qu’il ne concurrence pas les cultures agricoles. Comme pour les biocarburants, des bioplastiques sont fabriqués à partir de maïs ou de blé, qui pourraient nourrir des humains ou des animaux. Cette production agricole nécessite des ressources naturelles et de l’énergie fossile en quantité importante.
-
Qu’il ne soit pas fabriqué à partir d’OGM. C’est encore le cas de certains bioplastiques, pour lesquels la réglementation est plus souple que pour les aliments. Sans parler de leurs origines géographiques moins regardantes pour le recours à des OGM.

Les Bioplastiques, c’est pas automatique !
Le bioplastique n’est donc pas si révolutionnaire que cela. Il est plus cher que le plastique traditionnel, il demande beaucoup de ressources (terres agricoles, machines, énergie…) pour être fabriqué et il n’est biodégradable que dans certaines conditions.
On attend les résultats de la recherche scientifique pour pouvoir nous fournir un véritable plastique issu à 100 % de matières naturelles : algues, amidons, fibres agricoles, qui soit moins cher que le plastique actuel et moins gourmand en ressources.

Sur quels matériaux reposent les articles et objets bio ?

Pour nos articles en plastique – assiettes, couverts, gobelets - concrètement, par quoi les remplacer alors ? On nous répond : par des matières telles que l’amidon de maïs, la pulpe de blé, la bagasse (résidu de la canne à sucre), le carton, le bois.

Et là, on parle empreinte carbone !
D’autres paramètres viennent alors poser question sur ces matériaux. La bagasse, résidu de la canne à sucre est un formidable matériau. Très résistant à la chaleur, un bol en bagasse passera sans problème au micro-ondes. Seulement voilà, la bagasse est principalement produite au Brésil, en Inde, en Chine … des pays distants parfois de plus de 8000 km et là on commence à parler « empreinte carbone » !


… OGM et produits phytosanitaires

L’amidon de maïs ? Principaux pays exportateurs, les Etats-Unis, le Brésil, l’Argentine. En plus de la distance et de l’empreinte carbone associée, ces pays n’ont pas les mêmes exigences que nous, européens, en matière d’OGM et de produits phytosanitaires. Un responsable de l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) explique que si l'on fait de la culture de matière première à grande échelle pour fabriquer du plastique, le bilan environnemental ne sera pas favorable. Cela reviendrait à utiliser plus de produits phytosanitaires, ce sont donc des terres en moins pour la production alimentaire sans compter le risque de défrichement dans certains pays, (déforestation pour la production de biocarburants).

 … Déforestation ?

Le carton, le bois … au moment où l’on parle des nuisances liées à la déforestation et de la gestion raisonnée des forêts, ces matériaux ne sont pas, eux non plus, des options absolument incontestables.

En 2016, l’ADEME a publié un communiqué dans lequel les mots sont pesés pour dire qu'elle soutenait le développement de certains plastiques biosourcés "susceptibles d'amener des réponses à certains enjeux environnementaux et économiques (hausse du prix et raréfaction des ressources fossiles, etc.)", tout en reconnaissant qu'il fallait davantage d'études sur "les impacts environnementaux et sociétaux de ces plastiques et sur l'ensemble de leur cycle de vie".

Certains de ces experts reconnaissent aussi qu'il y beaucoup de publicité mensongère ou d’informations approximatives autour de la notion de "biodégradable »

Recyclage, collectes des déchets et comportements davantage responsables.
Faire du déchet plastique une matière première valorisable est un des enjeux clé pour l’avenir du plastique. Pour des raisons d'image et aussi d'intérêts économiques, l’industrie du plastique se penche très sérieusement sur la question du recyclage. Celui-ci est – en France – notoirement insuffisant. Il s’agirait d’intégrer le plastique aux filières de production comme c’est déjà le cas pour les métaux, le verre, le carton.
Le directeur scientifique de l’organisme de collecte CITEO, explique : « penser une industrie du plastique qui comme d’autres, gère simultanément sa ressource vierge et sa ressource recyclée. Mais ça s'apprend. Cela demandera encore sans doute quelques années".
D’autres voix viennent compléter ces commentaires avec la question des comportements et affirment que les mesures d’interdiction des plastiques sont contestables dans la mesure où elles ne répondent pas aux causes fondamentales de production des déchets marins, que sont le comportement des citoyens et les problèmes de collecte des déchets.

Chez Vaisselle Jetable Discount nous ne mettons pas en question le bien-fondé des matériaux qui présentent des alternatives au plastique traditionnel. La question du remplacement du plastique – de certains plastiques - n’est ni stupide ni contestable. En revanche avec son remplacement voire son interdiction, d’autres questions surgissent, d’autres paramètres apparaissent. Moins visibles peut-être qu’une rivière ou une montagne, abîmées par des gobelets et des assiettes, moins spectaculaire qu’une tortue de mer avec une paille plastique coincée dans une narine. Moins impactant mais de nature différente.

Le plastique ne serait-il pas l’illustration de nombreux nouveaux enjeux ? On a un peu trop tiré sur la ficelle, un peu profité du « tout gratuit », du « pourquoi se gêner », sans trop se préoccuper d’un autre principe universel qui fait que « tout se paye », « l’envers du décor, » la « monnaie de la pièce » … Toute action, toute idée, tout comportement à sa contrepartie. Aujourd’hui quand on parle de vaisselle jetable, si on veut continuer à profiter de ses belles couleurs, de ses designs, de ses prix très bas, … et des fêtes qu’elle permet, il faudra juste adopter quelques gestes, pas compliqués, pas exigeants, juste un peu responsables.

0070320-0420320. © VJD.
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